Métaquine® reçoit le Prix Rosny aîné 2017

Métaquine® a reçu le Prix Rosny aîné du roman de science-fiction francophone lors de la 44e Convention française de SF à Grenoble (13 – 16 juillet 2017). Créée en 1980, cette distinction résulte d’un vote ouvert au public, qui sélectionne via le net une demi-douzaine de livres parmi toutes les œuvres parues l’année civile précédente. Puis, lors de la Convention, les participants à l’événement sont invités à départager les nominés lors d’un deuxième scrutin. Le Rosny aîné est donc un prix des lecteurs autant qu’une marque de soutien venue du cœur du fandom, une double reconnaissance qui ne peut que ravir l’auteur d’un premier roman. Au vu de la liste d’écrivains éprouvés précédemment récompensés (Michel Jeury, Elisabeth Vonarburg, Joëlle Wintrebert, Roland C. Wagner, etc.), je ne peux que goûter ma chance et mon bonheur.

Trophée ultime

Le mot chance n’est pas usurpé, même si l’élection des gagnants est le fruit d’une consultation qui ne doit rien au hasard. Car au choix démocratique, le destin a ajouté son coup de pouce. 2017 était en effet la dernière année où les statuettes remises aux lauréats du Rosny étaient des clones d’un original modelé par Caza, auteur de bandes dessinées et d’illustrations de couvertures mémorables.

Le dessin de Caza et sa réalisation en 3 D

Le moule qui permettait le tirage est semble-t-il dans un état d’usure  trop avancé, obligeant les organisateurs du prix à trouver un nouveau modèle de trophée. Pour moi qui admire le travail de Caza depuis des décennies, emporter un ultime exemplaire de la série signée par l’auteur de Arkhê et du Monde d’Arkadi était une aubaine inespérée.  

Désormais deux œuvres de Caza cohabitent sous mon toit

Retour de l’éclipsé

Merci donc, avec une joyeuse sincérité, à tous ceux qui ont contribué à hisser Métaquine® sur le podium. Merci à Actusf et autres lanceurs de bonnes nouvelles présents à Grenoble qui ont répandu sans délai l’annonce de l’événement. Ma gratitude est d’autant plus vive que, naguère un fidèle des Conventions, je ne m’y étais plus montré depuis celle de Nancy, en 1998. Longue éclipse qui tient aux circonstances de mes engagements artistiques et littéraires, prioritairement mobilisés lors de salons ou de festivals ces dernières années. J’ai par conséquent été très touché de découvrir à Grenoble que les habitués des conventions ne m’en tenaient pas rigueur et, plus agréable encore, que les vieux briscards comme les fans de SFF de fraîche date m’accueillaient comme si j’avais toujours fait partie de leur paysage. L’impression de me retrouver en famille, voilà le sentiment qui a prévalu pour moi lors de cette 44e rencontre des amateurs d’imaginaire francophones. Sentiment qui m’a fait regretter d’avoir manqué autant d’éditions de leur rendez-vous annuel.  

Moments-clés

Je me dois d’être plus précis dans mon compte-rendu. D’abord en signalant les événements qui ont particulièrement réjoui mon séjour grenoblois : la Conférence martienne d’Éric Lewin & Alain Hérique, passionnante balade sur la planète rouge aux côtés de scientifiques aussi chevronnés qu’enthousiastes ; la table ronde Androïdes, robots et autres I.A., où Julien Diard et Romain Lucazeau ont richement débattu du concept d’intelligence artificielle ; la projection du documentaire Le Complexe de Frankenstein, d’Alexandre Poncet et Gilles Penso, un reportage passionnant sur les créateurs de monstres au cinéma ; la rencontre avec Joëlle Wintrebert (interviewée par Pascal J.Thomas) qui nous a remis en mémoire les riches étapes de sa carrière littéraire, et fait comprendre à l’avance combien son talent mériterait, le lendemain soir, le Prix Cyrano récompensant l’ensemble de son œuvre ;  l’hilarante vente aux enchères, mise en scène par les intarissables Bernard Dardinier et Pascal J.Thomas ; la conférence illustrée Super Pouvoir Super Créatures de Clément Pélissier, avant-goût d’une thèse universitaire qui s’annonce décoiffante. Et j’en oublie, bien sûr (le désopilant nanar du vendredi soir, les jeux et quizz de Raymond Milési, les autres débats, les échanges, etc.).

Femmes puissantes

        Le Prix remis par Joseph Altairac

Je ne m’attarderai pas, par crainte d’égocentrisme, sur la remise du Rosny, cérémonie conduite par Joseph Altairac, sinon pour signaler que le prix de la meilleure nouvelle francophone a été attribué à Estelle Faye pour Les Anges Tièdes (dans le recueil Un tremplin pour l’utopie, Les Indés de l’Imaginaire / Hélios).

Je ne reviendrai pas davantage sur la table ronde animée par Fred Fromenty, où Romain Lucazeau et moi avons présenté nos pavés respectifs, sauf pour commenter une des questions posées par le modérateur. Fred nous a demandé de quel passage du livre nous étions « les plus fiers ». Quand mon tour de répondre est venu, je me suis souvenu d’une observation de la veille, dont m’avais gratifiée Joëlle Wintrebert : « J’ai beaucoup aimé tes

       Joëlle Wintrebert interviewée par Pascal J. Thomas

protagonistes féminins. Ce sont des personnages forts, rarement rencontrés sous la plume d’un homme ». Il est vrai que les caractères de mes héroïnes (Clotilde, Sophie, Angela) sont plutôt bien trempés. Même Aurélia, qui apparaît dans Métaquine® dans un état de faiblesse et de dépendance extrêmes, finit par jouer un rôle déterminant. J’ai donc répondu à Fred que l’épisode où Aurélia trouve sa dimension d’actrice majeure me rendait particulièrement « fier ». Et cela, non seulement subjectivement, d’avoir ressenti une réelle satisfaction à faire de cette femme un pivot de l’intrigue, mais surtout d’apprendre que les lectrices de Métaquine® saluaient dans de tels chapitres l’importance accordée aux figures féminines. Une caractéristique que Joëlle n’était pas la première à souligner.            

Invité reconnaissant

Revenons à la Convention. Je voudrais exprimer ma gratitude aux organisatrices et organisateurs qui ont, souvent en famille et toujours avec le sourire, œuvré à la réussite de ces 4 jours de rencontre et, collatéralement, à mon confort personnel. Parmi eux, je citerai nommément : Fred Fromenty, le sémillant libraire et maître de l’ouvrage ; Gilles Goullet et sa compagne Olga, pour leur hospitalité, le couvert matinal et le transport à toute heure ; Georges Schwing, son papa et sa voiture, pour la traversée épique de Grenoble le soir du 14 juillet ; Sylvie Piboule et tou(te)s ses collègues (dont je n’ai ingratement pas retenu les noms) de l’accueil, de l’intendance et du bar pour leur prévenance et leur patiente efficacité.

Pour les photos, je remercie Anouk Arnal et Georges Schwing (aussi à l’aise derrière un objectif qu’au volant).

Félin quantique

Et je termine par l’histoire la plus drôle entendue lors de la Convention (j’ai malheureusement oublié qui me l’a rapportée) :

Erwin Schrödinger se rend chez le vétérinaire avec son chat, pas au mieux de sa forme. « On va voir ce qu’on peut faire », dit le vétérinaire, qui emporte l’animal dans son panier et s’enferme avec lui dans son cabinet. Au bout d’un long moment, le vétérinaire entrouvre la porte et annonce au physicien, la mine perplexe et le sourire ambigu :

— Monsieur Schrödinger, j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.

Je le redis : en boudant les conventions de SF, on manque quelque chose.

François Rouiller, 17 juillet 2017

Le trophée arrosé. Encore merci aux lecteurs et lectrices qui ont élu Métaquine® … et santé à tou(te)s !

 

 

          

4 Responses

  1. AF Ruaud dit :

    non : prix Rosny aîné, pas de majuscule à aîné.

  2. claudine dit :

    JE SUIS CELUI QUI AIME LES FRITES et tu peux le voir ! Pas besoin de plus j’aime l’article.

  3. TW dit :

    Bravo pour ce prix amplement mérité ! Un jour, ça sera un livre culte : il suffit qu’un groupe de fans (je vais me chercher quelques acolytes) lui voue quelques célébrations et hommages tapageurs et raffinés à la fois 😉

    Merci aussi pour la blague sur Schrödinger, j’ai beaucoup ri ! Diffusée dans mon réseau d’informaticiens, ils l’ont tous trouvée très drôle, mais dans le réseau de physiciens, cela a été un flop : un classique mille fois entendu m’a-t-on répondu.

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