Henri

Henri Audemard, magasinier chez Ajjo SA, a offert un toit à Aurélia et adopté son fils. Sa protégée cybaddict végète dans un état grabataire qui requiert des soins de plus en plus lourds. Or les moniteurs de fortune raccordés à ses fonctions vitales sont en bout de course et les remplacer coûterait trop cher. Quant à Régis, il collectionne les échecs scolaires et les punitions. À ces soucis domestiques, s’ajoutent sur le compte d’Henri le stress au travail, les pressions de ses employeurs, les nuits d’insomnie, les maux d’estomac et les accès de toux qui tachent de sang ses mouchoirs. En maux, en frais, en humiliations, c’est plus que n’en supporteraient les plus braves.


Henri-Totentanz

Henri Audemard, fiche d’identité

Âge : 42 ans
Famille : Fiona (grand-mère, décédée), Régis (fils adoptif), Aurélia (épouse)
Point fort : obéissance
Point faible : frustration
Rôle dans Métaquine® : acteur de 1er plan


Exutoire

Corvéable et sous-payé, Henri s’aplatit devant l’arrogance de ses chefs et le mépris de ses collègues. Mais sitôt rentré chez lui, il nourrit à leur encontre des fantasmes de vengeance sanguinaires. Le magazine Allô Police – qui étale chaque semaine les exploits des desperados et des psychopathes – est sa principale source d’inspiration. Un jour, se promet-il, il fera lui aussi le ménage dans sa boîte d’exploiteurs. Pistolet-mitrailleur au poing, il fera à son tour la une des tabloïds, comme ces petits employés que leurs patrons transforment en forcenés à force de brimades.

Henri-Totentanz-portrait

Je devrais m’inquiéter plus sérieusement de mes fantasmes de mitraillette, grenades et giclures de sang sur les murs. Les images gore tournent trop souvent dans ma tête, ces temps-ci, comme ces chansons débiles composées exprès pour accrocher l’audimat. Sauf qu’en l’occurrence, le refrain ne sort pas d’un quelconque hit-parade, mais de mon propre juke-box. Impossible de changer de disque, les scènes m’assaillent avec une démence de série Z.

La bande-annonce commence dans le hall, où je fais irruption arme au poing. Je me précipite dans l’escalier et remonte la hiérarchie jusqu’au bureau patronal, au cinquième. Au passage, je fais jaillir les tripes des magasiniers. Leurs boyaux percés répandent leur contenu sur la moquette, du souper de la veille aux bouchées de sandwich de la pause de neuf heures, encore pas digérées. Puis je poursuis mon ascension, les semelles collantes d’hémoglobine. Les cervelles des bégueules de secrétaires éclatent sous mes rafales, leurs corps menus s’effondrent en chiant dans leurs jupettes. Partout des jolies couleurs, des cris, des odeurs de poudre et de merde. Mes balles trouent les bleus des techniciens, les cravates des comptables, les blouses tachées aux aisselles des femmes de ménage. Je suis le niveleur, ah-ah, le redresseur de destinées. Pas de distinction de sexe ni de classe. Un grand carnage égalitaire, pour tous les travailleurs, du plus modeste au mieux perché. Avec moi au sommet du tas. Ta-ta-ta-ta..”

Métaquine®, Henri 5


Duo de casse-pieds

Deux indésirables s’échinent à pourrir les journées de travail d’Henri : son collègue Alec et Minot, le représentant.

Henri-Totentanz-portrait

Alec, Minot. Ces deux asticots se donnent le mot pour me compliquer l’existence. Ils font ça en cadence, comme si un chorégraphe pervers réglait leurs évolutions. Que l’un d’entre eux quitte la scène, et l’autre se ramène dare-dare pour reprendre l’offensive..”

Métaquine®, Henri 7

Alec, ancien confident et ami, est devenu invivable. Sa nomination au titre de RQ (référent qualité) l’a transformé en maniaque du règlement qui accable Henri de son zèle inquisiteur. Pas un jour ne s’écoule sans un blâme ou un rapport d’erreur.

Alec-portrait-noir-blancRegarde ces chiffres, Henri. Cinq sur huit de tes indicateurs sont en recul. Tu perds du temps au téléphone, tu bavardes inefficacement avec les clients, tu te goures de formulaires et tu ne fais pas suivre les fiches d’entretien”

Alec
Métaquine®
, Henri 7

Quant à Minot, il s’incruste régulièrement dans le bureau d’Henri pour pour lui asséner son boniment et de fumeuses prophéties. À l’entendre, tous les malheurs de l’humanité seraient les effets de menées secrètes, auxquelles conspirent « des intelligences désincarnées dans les circuits des ordinateurs quantiques« . Un charabia paranoïaque qu’Henri, trop poli, endure sans oser protester.

Minot-stylo— Rien de plus facile pour les transistors à qubits que de renverser la vapeur et changer les causes en effets. La flèche du temps fait demi-tour, les joueurs deviennent les pions.

— Tu te rends compte de ce que ça signifie ? Que tes ordis quantiques nous manipuleraient sciemment, comme des pantins au bout d’un fil ? Ce sont des machines, je te rappelle. Dotées d’une capacité de travail impressionnante, d’accord, mais sans la moindre parcelle de jugeote ni de volonté. De bêtes mécaniques, Minot.

— Et alors ? Pourquoi devraient-elles raisonner comme nous pour tirer profit de l’information que nous leur donnons en pâture ? Peut-être se contentent-elles de singer notre goût du jeu pour utiliser notre réalité comme un plateau de wargame. La physique quantique ne fait pas de différence entre le possible et le réel. […] Tu comprends ça ?

Avec toi, la discussion finit toujours par buter sur ce type d’arguties. Des affirmations à double échappement, pratiques pour défendre mordicus n’importe quoi et son contraire.

— Cinq sur cinq, Minot.”

Minot et Henri
Métaquine
, Henri 3


Calotte hantée

calotte

Ajjo SA, la firme d’Henri, vend des calottes transcrâniennes. Posés sur la tête de ses clients, ces anneaux électroniques lisent les pics d’activité cérébrale pour les traduire en mots ou en ordres numériques. La rapidité de réaction des calottes a rendu obsolètes souris, claviers et autres joysticks, puisqu’elles captent les intentions formulées par le cerveau avant qu’elles ne deviennent gestes ou paroles.

Ces appareils ne sont que d’idiotes et passives interfaces, conçues pour obéir. Personne n’a jamais vu de calotte inverser ses fonctions et dicter sa volonté à la personne qui s’en coiffe. Personne sauf Henri, évidemment. Si improbable mésaventure (voir le mirmillon) ne pouvait tomber que sur lui, comme s’il n’avait pas son content de contrariétés au travail. À croire que Minot avait raison, avec ses histoires d’ordinateurs hantés et de parasites quantiques.
.

Angela-portrait-couleurLes calottes sont censées photographier les plages de cortex qui travaillent et traduire cette carte en instructions électroniques. Mais en réalité, ces bandeaux contrôlent les esprits et bombardent le système nerveux de radiations. Soit notre façon de penser s’aligne, on rentre dans le moule idéologique et les émissions reviennent à la norme. Soit elles redoublent d’intensité et on crève d’un cancer dans l’année.”

Angela
Métaquine
, Régis 2


Autour d’Henri

Proches et alter égos

Aurélia_portrait_légende Régis-portrait_couleur_légende Sophie-portrait_couleur_légende Minot_sous-titré.

Traîtres, dangers et encoubles

Aveugle-légende Curtis-candrian-portrait-légende Alec-portrait-noir-blanc-lé Angela-portrait-couleur-lég Iris-portrait-nb-sous-titré Bob-squatter-portrait-nb-so Ada-squatter-portrait-nb-so Klaus-squatter-portrait-st Sid-squatter-portrait-nb-st Mara-squatter-portrait-st Mirmillon-noir-blanc-avec-légende

Obsessions, fantasmes, paysages

archange-uriel-texte La-Guillanne-vignette Bouche-dans-le-tronc, Monstre_du_bois_portrait_légende

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