Le SimDom est une plateforme de jeu, de commerce et de rencontres que fréquentent quotidiennement des millions d’usagers. Parmi les attractions ludiques proposées, les reconstitutions historiques ont la cote. Rien de plus grisant que de vivre, par avatar interposé, les combats d’un gladiateur dans une arène de la Rome impériale.

Le programme, d’ailleurs, a compris qu’il n’a pas été lancé pour épater la galerie. Il expédie la visite du Colisée en trois secondes, le temps d’un travelling express, puis revient dans l’arène et se focalise sur un des gladiateurs, un mirmillon qu’il cadre en pied. Le personnage sert de mire, dans le jargon des joueurs. Un acteur bidon dont les usagers sont incités à prendre les commandes afin d’ajuster leurs paramètres ou vérifier le bon fonctionnement du matos. En l’occurrence, l’avatar-test est un beau musculeux zébré de cicatrices. L’hercule trépigne avec ardeur sous casque, bouclier et gantelet, une courte épée au poing. À côté de lui, un phylactère annonce : « paré pour prise en main ». »

Métaquine®, Henri 2

La majorité des joueurs dirigent leurs avatars comme une marionnette qu’ils manipulent à leur guise. Mais se pourrait-il que le pantin s’empare des ficelles et inverse les rôles, imposant sa danse au marionnettiste ? Henri ne s’était jamais posé la question. Jusqu’au jour où, sous ses yeux, un joueur lâche les commandes de son avatar et se met à exécuter les gestes de la créature virtuelle, comme si celle-ci lui dictait ses mouvements et dirigeait la partie à sa place. Le SimDom serait-il hanté ?Transformerait-il ses usagers en pantins ?

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Autour du mirmillon